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ET TOI MON COEUR POURQUOI BATS-TU?

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11 septembre 2013

L'amie

danielle

 

 

L’AMIE


L’amie c’est une main toujours présente
Malgré la distance et le temps
L’amie me comprend, m’écoute, m’entend
Elle sait mes joies, mes peines, mes doutes et mes silences,
Elle sait mes peurs aussi, mes angoisses et mes souffrances.
L’amie c’est un être spécial, singulier dans le pluriel des autres
Celle qui n’est pas comme tout le monde, qui n’est pas les autres
Parce que c’est TOI, unique et si proche
Parce que je sens parfois ton âme si prés de la mienne
Sans un mot, sans un geste avec seulement, peut-être
L’esquisse d’un sourire qui traduit tous les mots du monde.
L’amie est comme un souffle léger qui caresse ma joue tremblante
Apaisant ainsi mon esprit et mon âme.
Elle ne sera jamais un vent fort, criant, hurlant,
Mais cette douce musique qui chuchote tout bas
Au creux de mon oreille des motsdoux et calmants.
Elle est comme la terre qui accueille dans sa chair la nature
Elle est l’eau qui noie mes peines et fortifie mes joies
Elle est l’air qui transporte au plus haut ce que je puis être de mieux
Elle est le feu qui réchauffe mon âme et mon cœur.
Ces vers sont ma main je te les offre, mon Amie.

 

Nathalie1972

Photo: Danielle MGB

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11 septembre 2013

Lire

 

« Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. »

de Pascal Quignard in Les ombres errantes

11 septembre 2013

Saint Antoine l'Abbaye

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Saint Antoine l’abbaye


Gravir les marches de pierres, chaudes et rondes du passage des âmes
Traverser la porte, miroir de l’autre monde
Un banc de bois face à la Cathédrale
Deux âmes entremêlées qui observent l’ouvrage

Pénétrer dans ce cœur, toucher, caresser la pierre
Celle qui fut taillée avec tant d’agilité et de métier
Trouver en elle la vibration de la nature qui parle
Ecouter les chants du silence

Voir le grain du ciseau qui entame le bois
Reconnaître les symboles
Entendre le marteau, effleurer l’assurance
Avec laquelle le chêne et le noyer ont été sculptés.

Entrer dans la sacristie, y voir son âme d’enfant
Ses yeux brillants, je suis touchée par le cadeau de ce souvenir intime
Par mille fois l’envie de lui prendre la main
Pour lui faire don de toute mon émotion

Visite du musée, je suis attirée par le travail des copistes
Et l’art des préparations des encres
Alchimie des poudres de végétaux, de minéraux et de liants
Harmonie de l’homme et de la nature…transmission

Une librairie, magnifique, ouvrages à dévorer
Architecture, histoire, plantes médicinales,
Un peu plus loin un petit magasin
Miel, pain d’épices y côtoient de l’hydromel.

Le temps s’est arrêté, je suis remplie d’un bonheur immense

 

Nathalie1972

 

11 septembre 2013

L'Amoureuse

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L’Amoureuse


Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.

Paul Eluard

Photo: Peinture d'Emmanuel Garant

 

 

10 septembre 2013

Presque rien sur presque tout - Jean d'Ormesson

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Presque rien sur presque tout - Jean d'Ormesson

L'EAU

      Pour un esprit, venu d'ailleurs, qui tomberait sur cette Terre et qui en ignorerait tout, l'eau serait un objet de stupeur presque autant que le temps.   L'eau est une matière si souple, si mobile, si proche de l'évanouissement et de l'inexistence qu'elle ressemble à une idée ou à un sentiment.   Elle ressemble aussi au temps, qu'elle a longtemps servi à mesurer, au même titre que l'ombre et le sable.   Le cadran solaire, le sablier, la clepsydre jettent un pont entre le temps et la matière impalpable de l'ombre, du sable et de l'eau.   Plus solide que l'ombre, plus subtile que le sable, l'eau n'a ni odeur, ni saveur, ni couleur, ni forme.   Elle n'a pas de taille.   Elle n'a pas de goût.   Elle a toujours tendance à s'en aller ailleurs que là où elle est.   Elle est de la matière déjà en route vers le néant.   Elle n'est pas ce qu'on peut imaginer de plus proche du néant: l'ombre, bien sûr, mais aussi l'air sont plus si l'on ose dire - inexistants que l'eau.

     Ce qu'il y a de merveilleux dans l'eau, c'est elle est un peu là, et même beaucoup, mais avec une délicatesse de sentiment assez rare, avec une exquise discrétion. Un peu à la façon de l'intelligence chez les hommes, elle s'adapte à tout et à n'importe quoi.   Elle prend la forme que vous voulez : elle est carrée dans un bassin, elle est oblongue dans un canal, elle est ronde dans un puits ou dans une casserole.   Elle est bleue, verte ou noire, ou parfois turquoise ou moirée, ou tout à fait transparente et déjà presque absente.   Elle est chaude ou froide, à la température du corps, ou bouillante jusqu'à s'évaporer, ou déjà sur le point de geler et de se changer en glace.   Tantôt vous l'avalez et l'eau est dans votre corps; et tantôt vous vous plongez en elle et c'est votre corps qui est dans l'eau.   Elle dort, elle bouge, elle change, elle court avec les ruisseaux, elle gronde dans les torrents, elle s'étale dans les lacs ou dans les océans et des vagues la font frémir, la tempête la bouleverse, des courants la parcourent, elle rugit et se calme.   Elle est à l'image des sentiments et des passions de l'âme.

     Ce serait une erreur que de prêter à l'eau, à cause de sa finesse et de sa transparence, une fragilité dont elle est loin.   Rien de plus résistant que cette eau si docile et toujours si prête à s'évanouir.   Là où les outils les plus puissants ne parviennent pas à atteindre, elle pénètre sans difficulté.   Elle use les roches les plus dures.   Elle creuse les vallées, elle isole les pierres témoins, elle transforme en îles des châteaux et des régions entières.

     Elle est douce, fraîche, légère, lustrale, bénite, quotidienne, de vie, de rose, de fleur d'oranger, de cour, de toilette ou de table, thermale ou minérale, de Cologne ou de Seltz.   Elle peut aussi être lourde, saumâtre, meurtrière et cruelle.   Sa puissance est redoutable.   Ses colères sont célèbres.   Elle porte les navires qui n'existent que par elle, et elle leur inflige des naufrages qui font verser des larmes aux veuves de marins.   Lorsqu'elle se présente sous forme de mur, lorsqu'elle s'avance, selon la formule des poètes et des rescapés, à la vitesse d'un cheval au galop, lorsqu'elle s'abat sur les côtes et sur les villes, elle fait surgir du passé les vieilles terreurs ancestrales.

     Aussi vieille que la terre, ou plus vieille, plus largement répandue à la surface de la planète, complice des algues, des nénuphars, du plancton et du sel, fière de ses origines, consciente des services qu'elle a rendus à l'homme dont elle a longtemps abrité et nourri les ancêtres, puisque durant trois milliards et demi d'années tout ce qui vit est sous l'eau, elle considère toute matière autre qu'elle-même avec une sorte de dédain.   Comme la lumière, elle est nécessaire à la vie. Supprimez l'eau, c'est le désert, la ruine, la fin de tout, la mort.   II n'y a pas d'eau sur la Lune. Aussi peut-on assurer que ses paysages sont lunaires.


Jean d'Ormesson (-), publié en 1996

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10 septembre 2013

A LA FEMME AIMEE

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A la Femme aimée


Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain.
Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
Plus souple que la vague et plus frais que l’écume.
Le soir d’été semblait un rêve oriental
De rose et de santal.

Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes
Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.
Leurs parfums expirants s’échappaient de tes doigts
En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.
De tes clairs vêtements s’exhalaient tour à tour
L’agonie et l’amour.

Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes
La douceur et l’effroi de ton premier baiser.
Sous tes pas, j’entendis les lyres se briser
En criant vers le ciel l’ennui fier des poètes
Parmi des flots de sons languissamment décrus,
Blonde, tu m’apparus.

Et l’esprit assoiffé d’éternel, d’impossible,
D’infini, je voulus moduler largement
Un hymne de magie et d’émerveillement.
Mais la strophe monta bégayante et pénible,
Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,
Vers ta Divinité.

Renée Vivien, Etudes et préludes

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